98 research outputs found

    Veille sociologique et flux d'informations numériques: Une expérience de chronique automatique sur les thèmes sanitaires et environnementaux

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    Depuis plus d'une dizaine d'années, les travaux de sociologie sur les alertes et les controverses publiques se sont accompagnés de développements informatiques spécifiques. Le principal objectif de ces travaux est d'outiller les enquêtes, en permettant de lier le suivi de grands dossiers, notamment des dossiers sanitaires, environnementaux ou technologiques (amiante, nucléaire, OGM, nanotechnologies, pesticides, champs électro-magnétiques), et la modélisation des formes de l'action et du jugement utilisées par de multiples protagonistes. Il ne s'agit pas de développer une sociologie des discours ou des textes mais bien de considérer les ensembles discursifs comme des lieux de cristallisation de processus sociaux complexes marqués par une profonde réflexivité des acteurs, puisque ceux qui s'imposent sont aussi ceux qui concentrent le plus d'expertise - ou de contre-expertise - sur les dossiers en question . Dans le cadre de ces travaux, pour faire face à l'accumulation documentaire et aux changements de phases, comme lorsque se produit un emballement politique ou médiatique sur un sujet, il est décisif de disposer de protocoles de " veille ". La fonction de ces protocoles est d'assurer dans le même mouvement la mise à jour des bases documentaires et l'identification des changements de régimes argumentatifs, l'émergence de nouveaux acteurs ou d'événements et de prises de parole susceptibles de modifier les éléments centraux d'un dossier

    D'une affaire aux autres

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    La parodie qui a déclenché l'Affaire Sokal aux États-Unis a été saluée comme une création littéraire qui faisait mouche, mais ne portait pas en elle-même sa signification -- sa morale si l'on veut. Aussi l'Affaire Social Text a-t-elle consisté à dégager la morale du canular de Sokal. Faite sur fond de Guerres de la science, cette exégèse a porté principalement sur deux questions : d'une part, la question politique de la fécondité du postmodernisme pour un engagement à gauche ; d'autre part, la question universitaire de l'identité disciplinaire des science studies. Une fois reconnu qu'un processus exégétique est pour ainsi dire indéfini -- les commentaires suscitant des commentaires de commentaires -- et qu'il peut manquer de sophistication et de courtoisie lorsqu'il est public, du moins semble-t-il avoir procédé d'une culture où l'exercice de la raison (même postmoderne) passe par l'échange d'arguments. Au terme de ce qui constitue un véritable débat, l'espèce de lien substantiel qui, pour beaucoup, unissait l'engagement à gauche et le postmodernisme s'est trouvé défait et la diversité des science studies a été rendue manifeste. L'Affaire en France est bien différente, d'abord parce que son véritable point de départ n'est pas le canular de Sokal, mais Impostures intellectuelles. La gauche universitaire postmoderne n'existant pas aussi nettement en France qu'aux États-Unis et les science studies n'y ayant pas la même existence institutionnelle, il était de surcroît prévisible que les questions centrales aux États-Unis apparaîtraient en France comme périphériques, voire seraient ignorées. On a pu croire un moment que des questions d'épistémologie générale passeraient sur le devant de la scène : on s'est interrogé sur le droit à la métaphore ou à la transgression disciplinaire . La question du relativisme, décisive aux yeux de Sokal et Bricmont, n'a cependant été abordée que marginalement. Mais la principale différence entre l'Affaire américaine et l'Affaire française ne réside peut-être pas tant dans l'objet des échanges que dans la forme qu'ils ont pris. Dans l'ensemble, le débat a été médiatique, et même structuré par les prises de position antagonistes des intellectuels de nos journaux ou de nos journalistes pour intellectuels -- la question de savoir comment ils sont devenus les autorités qu'ils sont a été habilement contournée. Surtout, il semble que les échanges aient manqué de la rigueur ou simplement de la tenue que tout véritable débat suppose : la principale question était de savoir qui en était et qui n'en était pas, non d'identifier les arguments des uns et des autres

    Modèles sociologiques pour l’analyse des processus de mobilisation

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    Francis Chateauraynaud, directeur d’étudesJosquin Debaz, chercheur contractuel au GSPRPatrick Trabal, professeur à l’Université Paris-Ouest/Nanterre La Défense Socioinformatique des controverses. Outils et méthodes pour la sociologie des dossiers complexes Les quatre premières séances du séminaire ont été consacrées à l’approfondissement des concepts et méthodes de la socioinformatique des controverses. Animées par Francis Chateauraynaud, Josquin Debaz et Patrick Trabal, elles ont essentielle..

    Modèles sociologiques pour l’analyse des processus de mobilisation

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    Francis Chateauraynaud, directeur d’étudesJosquin Debaz, chercheur contractuel au GSPRPatrick Trabal, professeur à l’Université Paris-Ouest/Nanterre La Défense Socioinformatique des controverses. Outils et méthodes pour la sociologie des dossiers complexes Les quatre premières séances du séminaire ont été consacrées à l’approfondissement des concepts et méthodes de la socioinformatique des controverses. Animées par Francis Chateauraynaud, Josquin Debaz et Patrick Trabal, elles ont essentielle..

    Socioinformatique des controverses

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    Francis Chateauraynaud, directeur d’étudesPierrick Cézanne-Bert, chercheur de l’association DoxaJosquin Debaz, chargé de recherche contractuelPatrick Trabal, professeur à l’Université Paris-Ouest Nanterre La-Défense Outils et méthodes pour la sociologie des dossiers complexes Le séminaire a poursuivi le croisement des expériences méthodologiques autour de l’usage des outils informatiques au sein de la sociologie pragmatique. Le mouvement pragmatique, qui s’affirme comme une tendance forte de ..

    Des doctorants suisses réclament de meilleures conditions de travail

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    En publiant dimanche dernier, "Prise de Positions concernant L'Encouragement de la Relève Académique dans les Hautes Écoles Suisses", Actionuni, organisation représentante de jeunes chercheurs en Suisse, appelle à de meilleures conditions de travail pour les doctorants. Leur position paper liste 8 revendications : Diversification des Parcours Professionnels au sein des Hautes Écoles et Carrières Alternatives, avec des profils alternatifs, à durée indéterminée, et ne dépendant pas d’une c..

    Compte rendu: atelier Prospéro-Marlowe

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    L’atelier « Prospéro-Marlowe » a été organisé le 10 juin par Josquin Debaz, ingénieur de recherche au Groupe de sociologie pragmatique et réflexive de l'EHESS, afin d'ouvrir à la discussion le développement du logiciel d'analyse de corpus Prospéro et la "contre-intelligence artificielle" Christopher Marlowe qui lui est reliée. Présentation initiale Les participants n'étant pas familier avec les logiciels, une première partie de l'atelier a consisté en une présentation sommaire pour alimenter ..

    Turbulences épistémiques et perturbateurs endocriniens #3 Vers une toxicologie combinatoire

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    Francis Chateauraynaud et Josquin Debaz Les recherches menées en sociologie des controverses se réfèrent très souvent à John Dewey et à sa théorie de l'enquête (1938). Par « enquête », le philosophe pragmatiste entendait : la transformation contrôlée ou dirigée d’une situation indéterminée en une situation qui est si déterminée en ses distinctions et relations constitutives qu’elle convertit les éléments de la situation originelle en un tout unifié ((John Dewey, Logique. Théorie de l'enquête,..

    Entre science et société, les controverses comme enquêtes collectives

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    International audiencePoint d'orgue de la sphère des études académiques sur la science, que la discipline en soit l'histoire, l'épistémologie, la sociologie ou l'anthropologie, la question des controverses s'est immiscée, tant à l'échelle locale qu'au niveau mondial, dans de nombreux débats de société qui s'appuient sur des connaissances encore largement en cours de constitution. Les dernières décennies ont montré que l'objet pouvait déclencher de riches échanges, passionnés et argumentés. L'étude des controverses peut être ardue parce qu'elles ont trait, dans des temporalités multiples, à des objets dont la définition même est souvent en débat, mais aussi parce qu'elles ont tendance à exacerber les lectures et les positions, à pousser les acteurs dans des camps irréductibles. En outre, une longue querelle s'est portée sur la manière dont une recherche se doit d'aborder l'autorité épistémique des parties impliquées, renvoyant principalement à deux questions : est-ce que le chercheur peut ou doit prendre position pour un camp plutôt qu'un autre, et comment doit-il en rendre compte ? Comment assurer a priori ou a posteriori la prééminence d'un camp à dire le vrai, à rendre compte plus efficacement ou même complètement du réel ? La question du relativisme, érotétique ou fondamental, pourrait tirer à elle toute l'attention, estompant l'objet de la recherche lui-même. Dans cette controverse « au carré », avant même de comprendre et de décrire ce qui est en jeu, chaque auteur serait interpellé sur un choix dichotomique et réducteur, internalisme ou externalisme, scientisme ou constructivisme… L'historien des sciences n'a de cesse de se confronter au désaccord, à des petites discussions ou à de grandes controverses, depuis des débats qui ne dépassent pas le cadre de communautés spécialisées et jusqu'à des polémiques largement publicisées. Que ces affrontements se jouent sur le plan scientifique, mais aussi, bien évidemment, sur celui des conflits personnels, qu'ils se confinent à l'institution ou s'étendent dans l'arène médiatique, l'historien en connaît la résolution, du moins celle qui prévaut en son temps. Il doit donc se prémunir contre une lecture anachronique et idéalisée des objets, des enjeux et des comportements. Dans le cadre des études de controverses actuelles, des dispositifs qui sont mis en place pour les cadrer et des entreprises continues de débordement qui s'y affirment, le doute persiste puisque la forge du temps et la succession des épreuves de réalité n'ont pas fait oeuvre de véridicité. Dans les deux cas cependant, aucune prise de position tranchée ne saurait convenir à décrire justement l'intégralité des faits que le chercheur a à interpréter. Nous proposons ici une perspective où l'étude de chaque sujet controversé développe une vue synoptique et dynamique, dans laquelle les concepts et les arguments gardent bien une position centrale mais sont placés dans les arènes sociales et historiques qui correspondent à l'objet de la recherche. Il ne s'agit pas de proposer une voie médiane, qui prendrait un peu de chaque champ pour ménager les susceptibilités, ni même un point de vue syncrétique, mais bien d'utiliser les outils qui permettent la meilleure description des faits et d'en proposer une interprétation cohérente, plutôt que de nourrir des préconstruits disciplinaires, de modes ou de chapelles. Pour ce faire, ce texte développera trois points. Tout d'abord, il mènera une rapide incursion dans les enjeux soulevés par plusieurs décennies d'un « tournant réflexif » qui s'est largement édifié sur l'étude des controverses scientifiques. Par ce décentrement, le nouveau regard porté sur la science la ramène à un processus social et parfois politique de constitution de discours sur le monde. Nous insisterons sur l'importance de ne pas perdre, sous le coup de ce « choc constructiviste », la centralité des arguments. Élargissant le propos au-delà du champ scientifique, dans un deuxième temps, sera proposée une définition positive et constructive des controverses en tant qu'objet sociologique et historique, en mettant l'accent sur leur dimension dynamique dans le temps mais aussi dans l'espace social. Enfin, nous mettrons l'accent sur l'articulation de ce processus avec la décision publique et la nécessité de laisser ouverte la place du débat. Néanmoins, si l'appui sur les controverses scientifiques et les courants de recherche qui leur sont associés est souhaitable, des usages délétères appellent à la vigilance pour ne pas les dénaturer ou les asservir aux sphères politiques, religieuses ou économiques

    Du bruit au signal

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    Une typologie temporelle pour la sociologie du Web Josquin Debaz Nos activités, et nos activités sociales en particulier, sont rythmées par des temporalités différentes : leur tempo en donne la mesure tout en les qualifiant et les associant aux catégories à partir desquelles nous construisons le monde sensible et conceptuel. Le Web participatif ((Ou Web social ou autre 2.0, choisissez l’expression qui vous sied...))  n’échappe pas aux questions de temporalité, et les activités qui s’y organis..
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